Avis de Marcelle Monzeglio, conseillère municipale de Grasse, Alternatifs

Publié le par que-ferons-nous-de-nos-dechets.over-blog.com

Enquête publique sur le PEDMA

 

« Le déchet le plus facile à éliminer, c’est celui qu’on n’a pas produit ! »

Cette phrase, lue sur un blog, devrait être la ligne conductrice du PEDMA, complétée par le tri sélectif généralisé, la systématisation du recyclage, la valorisation matière, puis la valorisation énergétique (méthanisation, déchets bois).

Avec au moins 85% des déchets ainsi traités, on arriverait au stockage de déchets ultimes non polluants…en attendant des technologies permettant leur traitement.

Nous constatons :

  • la prévention à la source, diminuant le tonnage de déchets produits n’est pas suffisamment développé (emballages réduits, revoir les modes de consommation)

  • la valorisation organique : 50 000tonnes par an, pour 200 000 tonnes existant ! Il y a encore du chemin à faire, alors que le compost peut être utilisé pour les jardins, espaces verts publics, terrains agricoles…

  • valorisation énergétique : d’après la nouvelle directive européenne, moins de 10% des usines d’incinération peuvent prétendre au statut de « valorisation ». Seuls les déchets organiques traités séparément peuvent être source d’énergie renouvelable (méthanisation- centrale au bois) et nous avons du retard pour la filière bois.

 

Le plan pérennise l’utilisation de fours d’incinération, qui ont besoin de déchets organiques pour fonctionner…

Avec l’annonce, en dehors de toute information –et encore moins de concertation- d’un incinérateur à Grasse, couplé avec un centre de réception/ tri des déchets ménagers et assimilés à Cannes, on recule au lieu d’avancer vers des solutions plus respectueuses de l’environnement, de la santé publique. On accumule les risques et nuisances : transports vers Cannes de plus de 100 000tonnes/an, puis départ de 60 000tonnes/an vers l’incinérateur de Grasse…ce qui implique camions sur les routes, dépenses énergétiques (gasoil), pollution, risques d’accidents.

Nous sommes loin de l’objectif de zéro incinération, souhaitable quand on connaît les effets polluants de ce mode de traitement :

6000 m3 de fumées produites par tonne de déchets brûlés et 300 kgs de mâchefers, plus 40 à 80 kgs de résidus d’épurations de fumées (REFIOM), avec un cocktail de 2000 molécules dont de la dioxine .

Et pour terminer : la solution « incinération » est deux fois plus chère et procure cinq fois moins d’emplois que le tri sélectif !

Une remise à plat du PEDMA et la mise en place d’un grand débat public sont nécessaires pour construire un projet qui relève d’un véritable service public et non d’intérêts financiers privés.

Je souhaite que Monsieur le commissaire enquêteur émette un avis défavorable au PEDMA qui est soumis à consultation.

 

Grasse, le 7 octobre 2010,

Mme Marcelle Monzeglio,

conseillère municipale de Grasse

Porte-parole des Alternatifs

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