Avis de l'Association Paillon Vert sur le PEDMA

Publié le par que-ferons-nous-de-nos-dechets.over-blog.com

 

L’association Paillon Vert à Monsieur le Commissaire Enquêteur :

 

Notre association ne peut rester insensible au Plan d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PEDMA) tel qu’il est soumis à l’enquête publique.

 

Comme son nom l’indique, ce plan comporte essentiellement des objectifs à atteindre pour éliminer au maximum les déchets, ce qui est une bonne chose en soi, mais la base incontournable du problème est la production des déchets.

 

Le PEDMA prévoit :

 

De renforcer le réseau des déchetteries

De développer les centres de tri

D’optimiser les C.V.E.

De stabiliser les encombrants

De développer la co-incinération en cimenterie

 

Dans ses grands principes le Plan aborde aussi la réduction de la production des déchets.

Mais, le conditionnement de tout ce qui est mis sur le marché est source catastrophique de déchets et il est difficile de passer outre. Or, il n’est pas possible au Département de faire en sorte qu’il n’y ait pas , par exemple, de suremballages inutiles . C’est à l’échelon de la France, voire de l’Europe d’adopter de nouvelles règles, les industriels étant souvent des multinationales. Sans parler de ce qui vient de l’étranger, souvent de mauvaise qualité et encombrant rapidement nos poubelles. Il faut faire un trait sur l’ère du jetable.

 

Responsabiliser individuellement les usagers par une facturation en fonction des quantités produites serait une bonne chose. Mais elle n’est pas réalisable dans l’immédiat avec les bacs collectifs disposés dans les quartiers (où d’ailleurs les gens indisciplinés mettent encore des déchets recyclables !). Cette méthode ne pourra s’appliquer qu’avec l’installation de poubelles individuelles, projet réalisable en zones rurales mais difficilement applicable en immeubles.

 

Optimiser les C.V.E. : Les incinérateurs (appelons les choses par leur nom).

On va encore brûler un maximum en connaissant toutes les nuisances dues à la pollution par ces installations. Les incinérateurs qui devaient disparaître n’auront disparu que du vocabulaire.

 

Stabiliser les encombrants : Tous les appareils électro-ménagers sont rapidement obsolètes. Ils ne sont pas conçus pour durer. Quel est le pouvoir du Départemen t en la matière ?

 

Leur temps de vie est très court par rapport à 20 ou 30 ans en arrière . Les réparations souvent problématiques à cause de la disponibilité aléatoire et le coût élevé des pièces détachées font pencher le client vers le remplacement.

 

Les progrès rapides de la technologie incitent également au changement plutôt qu’à la réparation d’un produit vite dépassé. L’obsolescence programmée est le symbole de la société du gaspillage. Et sur ce point que préconise le PEDMA ?

 

Développer la co-incinération en cimenterie : Les usines Vicat et Lafarge sont déjà autorisées à traiter plus de 112.000 tonnes de déchets en valorisation thermique ou matière et le PEDMA envisage de développer cette filière. A quoi faut-il s’attendre dans la vallée des Paillons ?

 

Comme les associations de protection de l’environnement l’ont déjà dit lors de la révision du Plan, ceci est une solution de facilité qui ne tient pas compte de la situation particulière de notre vallée :

 

  • Site encaissé, mal ventilé, laissant stagner les effluents toxiques (étude du Professeur Carréga)

 

  • Cocktail de toutes sortes de produits chimiques pouvant produire des résultats dangereux imprévisibles. Que fait-on du principe de précaution ?

 

  • Routes non adaptées à une circulation intense de poids lourds dans la traversée de nombreuses agglomérations sans trottoirs où, à certains endroits les poids lourds sont obligés de s’arrêter pour pouvoir se croiser (RD 21) Les poids lourds qui circulent dès 3 H.1/2 le matin provoquent une pollution sonore accentuée par l’étroitesse de la vallée qui fait écho. A cette pollution sonore s’ajoute la pollution atmosphérique qui est déjà excessive comme l’attestent les relevés d’ATMO PACA. Et on voudrait en rajouter.

 

La co-incinération dans nos vallées où l’habitat est dense est une véritable aberration.

 

Valorisation matière des mâchefers d’UIOM par incorporation dans la fabrication du ciment :

 

 

Il n’y a, à notre connaissance, aucune expérimentation en retour qui pourrait nous assurer de son innocuité. S’il y en avait au moins une, on n’aurait pas manqué de nous la citer en exemple, depuis que nous nous battons contre.

A notre avis, c’est une élucubration d’apprentis sorciers qui pourrait déboucher sur un scandale analogue à celui de l’amiante. Même classés « Valorisables » les mâchefers sont encore interdits en sous-couche de route dans les Alpes-Maritimes à cause de la proximité routes-cours d’eau qui polluerait la nappe phréatique. Ils sont chargés de métaux lourds comme le plomb, pour n’en citer qu’un qui est reconnu comme particulièrement dangereux.

Le principe de la conservation des masses « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » implique que dans une transformation chimique la masse se conserve, mais aussi que le nombre d’éléments de chaque espèce chimique se conserve également. L’utilisation du ciment issu de cette nouvelle technique sera dangereux pour les ouvriers des cimenteries et les ouvriers du bâtiment qui en inhaleront journellement. Et, à long terme, le vieillissement inéluctable des bétons dégagera également des poussières toxiques.

Les décideurs engagent aujourd’hui leur responsabilité à plus ou moins long terme.

 

C O N C L U S I O N

On peut toujours inciter les habitants à mieux trier leurs déchets, voire, à faire moins de gaspillage, mais la production des déchets par habitants est soumise à la production des déchets par les industriels. Malheureusement, le PEDMA n’avance pas de solution précise pour cet aspect fondamental du problème .

 

En fonction de quoi, l’association Paillon Vert donne :

 

UN AVIS DEFAVORABLE

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