Argumentaire pour le TRI-RECYCLAGE

Publié le par que-ferons-nous-de-nos-dechets.over-blog.com

Tout d’abord, nous voulons remettre en cause cette notion moyenâgeuse du « Feu qui purifie tout ». Si, au Moyen-Age, il y avait très peu de déchets ménagers, on brulait essentiellement du bois et des tissus, très peu de matières grasses, voire exceptionnellement de supposées sorcières comme Jeanne-d’Arc, cela n’engendrait pas une pollution importante. Aujourd’hui, incinérer les déchets ménagers, c’est bruler des produits et des emballages chimiques complexes, comme les différents types de plastiques, et, comme vous le savez, le grand savant Lavoisier l’a démontré, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », en l’occurrence en gaz toxiques comme les furanes, et surtout le pire poison que l’homme ait inventé, la dioxine, qui se fixe dans les muscles, les graisses animales et humaines, sans oublier que toute combustion dégage du CO2, qui contribue au réchauffement et à la perturbation climatique que nous connaissons aujourd’hui. Enfin, le feu de l’incinérateur n’a rien purifié puisqu’il reste des déchets carbonisés très toxiques et indestructibles appelés « mâchefers », qui finissent enfouis dans le sol pour les générations futures…

 

C’est pourquoi nous remettons en cause le principe même de l’incinération, qui, même modernisée, même plus ou moins filtrée, polluera toujours autant…

(les différents types d’incinérateurs ont toujours été présentés au début comme une pollution négligeable, puis, au bout d’une vingtaine d’années, une fois révélés les problèmes de santé publique, on élabore un nouveau type d’incinérateur, qui pollue encore moins, et on reprend pour vingt ans…)

Nous vivons dans un monde amené à lutter toujours plus contre toutes les pollutions, il faut être moderne, et considérer les déchets ménagers non comme quelque chose que l’on doit éliminer, mais comme une ressource, qui, triés et recyclés sont économiquement rentables…

 

Dans cette façon différente de voir les choses, on transforme les produits en fin de cycle en les réutilisant et non en les rendant inutiles et nocifs par l’incinération, ce qui est un réel progrès !

En fait, ce que nous revendiquons, c’est tout simplement l’application du Grenelle de l’Environnement, qui préconise la diminution des déchets, le tri et le recyclage,et considère l’incinération comme l’ultime recours…

 

Bien sur c’est une autre attitude, plus complexe et plus longue à mettre en place, qui demande beaucoup plus de travail et de compétences de la part des responsables publics et des élus qui se débarrassent vite fait du problème des déchets en signant un contrat avec des sociétés privées qui fonctionnent sur le principe « continuez la pollution, payez et on s‘occupe de tout …»

 

Nous attirons l’attention de tous nos concitoyens sur le danger de ce type de contrat, car, sans être les devins du monde futur, il est évident que toutes les grandes agglomérations urbaines vont dans l’avenir réduire leurs tonnage de déchets ; un contrat signé aujourd’hui sur une base de 80 à 100 000 tonnes incinérées par an, ne pourra être revu à la baisse dans quelques années, il faudra donc importer des déchets d’autres départements pour « rentabiliser économiquement » cet engagement, et avec les problèmes de transports, polluer toujours plus.. ( continuez à payer, on s’occupe du reste…)

Comme vous le savez, la pollution atmosphérique à Grasse est déjà très préoccupante, (il suffit d’en parler avec des lycéens), nous affirmons que n’importe quel type d’incinérateur, même « ultra-moderne » augmentera cette pollution, à ce sujet, nous vous mettons en garde a propos des normes : le fait d’être « aux normes » ne garantit en rien la santé publique : la conformité des incinérateurs est actuellement à 0,1 microgramme de dioxine par m3 de gaz rejeté, ce qui, pour les partisans de l’incinération est totalement négligeable, pensez-donc ! Seulement une tonne de déchets brulés, c’est 5800 m3 de rejets gazeux, soit 580 microgrammes de dioxine dans le ciel grassois ; dans notre département, on brule actuellement plus de 500 000 tonnes de déchets par an, sans compter l’incinérateur de Monaco, dont les émissions de gaz, comme vous le savez, ne passe pas plus la frontière que le nuage de Tchernobyl ne l’a fait dans le passé…

 

C’est pourquoi nous demandons une réelle mise en place d’un grand plan ambitieux et nécessaire de réduction et de valorisation des déchets dans notre Département, la mise en place de Centres de Valorisation Organique, comme il en existe non pas en Australie ou en Nouvelle-Zélande (quoi que…) mais dans le 06, dans la commune du Broc !

Nous nous tenons à la disposition des autorités et notamment du Sivades pour discuter et échanger des points de vues sur la réalisation d’une alternative moderne et respectueuse de l’environnement face à l’incinération bête et méchante…

 

Mais surtout nous demandons l’étude comparative entre les frais (construction, entretien, gestion des mâchefers) de l’incinérateur et ceux de la mise en place du tri –recyclage des déchets secs et humides, du papier carton et du verre dans les déchetteries, le compostage répandu chez les particuliers, la réduction des suremballages à la sortie des supermarchés, tout cela amenant une réduction des déchets, l’objectif dans un premier temps étant la fin des envois vers Septème-les-Vallons, et la réduction de l’incinération. La politique du fait accompli n’est pas la démocratie, les maires des petites communes doivent avoir le courage de défendre la santé et le futur de leurs concitoyens sans subir de pressions politiques et économiques.

 

Il faut absolument considérer que l’argument de « l’urgence » est très discutable. La réalisation et la mise en place d’un incinérateur sera d’environ quatre ans et coutera plus de 60 millions d’euros, plus les frais de gestion. Avec moitié moins de dépenses, on peut tout à fait dans les mêmes délais mettre en place une collecte efficace, la construction de 2 ou 3 centre de valorisation organique (tri et recyclage) et se passer d’un nouvel incinérateur…

Ces solutions existent et sont appliquées dans d’autres départements, comme le pesé-embarqué en Alsace, ou la réduction des déchets, la réelle mise en place de la récupération efficace du verre, des papiers-cartons-emballages et des déchets ménagers dits « fermentescibles » transformés en compost, on permis de diminuer considérablement, voire supprimer l’incinération…

Pourquoi pas dans les Alpes- Maritimes ?

Patrick Boussu


Notes :

Le terme « Centre de Valorisation Energétique » (CVE) est un abus de langage, employé uniquement pour cacher le nom « incinérateur », car ce dernier utilise dix à vingt fois plus d ‘énergie qu’il n’en produit et ne chauffe rien du tout…

 

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